Nouvelles déjà mise en ligne l'année dernière 2009.
Mise en garde, si vous croyez avoir déjà vu ou lu cette histoire ! Cette "nouvelle", je l'avais écrite vers 1969 ... Je l'avais confiée, avec d'autres de mes "écrits" à plusieurs éditeurs français et étrangers. J'avais, alors, reçu des avis favorables pour une future édition, mais rien n'a suivi ! Quelques années plus tard, je suis allé dans une Salle de Cinéma, voir le projection de "Rollerball"... Quelle ne fut pas ma surprise ! L'histoire était quasiment la même que la mienne, à un iota près... Plagiat ? Je ne sais que répondre, n'ayant pas une opinion de mes "créations" telle qu'elles puissent être copiées !... Bref, depuis, je fais protéger tous mes textes ! On ne sait jamais...
Je coupais la communication vidéo, lorsque Rani, ma compagne de l'année, entra dans mon bureau :
"Bonne nouvelle ? demanda-t-elle en continuant de se limer un ongle.
- Excellente chérie ! Figure-toi que l'on vient de m'apprendre ma sélection pour la Finale Intergalactique de Hard-Ball !
- Non ? C'est vrai ? Je suis heureuse pour toi mon chéri !"
Délaissant son ongle, elle vint s'asseoir sur mes genoux. Je dois avouer que je n'étais pas insensible à sa beauté. Elle m'avait tout de suite plu lorsque mon ami Mac Cord, Directeur du Centre de Sélection Sexuel, m'avait montré sa fiche signalétique avec idéogramme à trois dimensions. "Je te la mets de côté pour l'an prochain" m'avait-il glissé d'un ton complice. L'amitié a ce côté plaisant qu'elle permette de se rendre "de menus services mutuels". Ainsi, moi, je lui avais maintes fois permis, en ma qualité de Chef des Services Comptables de l'Energie, d'éviter de régler les énormes dettes qu'il contractait, gros dévoreur qu'il était de tous les plaisirs électroniques dont il avait truffé son cottage.
Rani était vraiment jolie, fine et bien faite, douce, docile même. J'aimais la retrouver chaque jour après une journée de travail. J'avais de grosses responsabilités. Il n'était pas toujours facile de surveilller la bonne marche d'un service comme celui que je commnandais. Trente mille employés, même avec le conditionnenent psychique auquel ils étaient soumis, cela n'allait pas sans problèmes. J'avais proposé qu'on les soumette au "psy" plus souvent pour éviter de trop rapides retours de conscience. Mais les services de santé y étaient opposés. Un homme soumis plus d'une fois par mois au psy perdait rapidement ses qualités d'endurance. Nous ne devions pas gaspiller inutilement notre matériel humain. Nous en avions encore trop besoin !
"Quant m'expliqueras-tu les règles de ton jeu ? me demanda Rani, boudeuse - Tu me l'as déjà promis la dernière fois que tu y as joué !
- Ecoute, sois patiente ! La finale a lieu tout à l'heure vers 20 heures. Prenons donc un bon petit souper tous les deux en tête-à-tête et, ensuite, je t' autoriserai à me regarder jouer. Je t'expliquerai en même temps".
Heureuse de l'aubaine, elle colla ses lèvres sur les miennes et repartit en sifflotant, poursuivant la toilette de son ongle.
Rani était allongée près de moi lorsque mon vidéo s'alluma, m'annonçant que la partie allait commencer. Mon adversaire apparut tout d'abord. Un gros homme d'affaires d'Altaïr, joufflu et sûr de lui. Après que nous eussions échangé les civilités d'usage, il se retira et le meneur de jeu pris sa place sur l'écran. Il nous rappela brièvement les règles de la partie, visiblement convaincu que ce n'était pas nécessaire pour les drivers chevronnés que nous étions. L'enjeu était capital. Le Système Solaire jouait gros en ma personne. Il se glorifiait d'avoir les meilleurs joueurs du monde connu. Des milliards de spectateurs devaient se presser ce soir devant leur écran vidéo ! Le match devait se dérouler dans la grande Sphère-Stadium qui orbitait autour de Mars. Mon team était déjà sur place. J'avais ordonné qu'on l'y conduise dans un de mes astronefs particuliers. Dix gaillards costauds et en bonne santé, arborant fièrement mes couleurs, un soleil noir sur un dais jaune !
Je m'assurai rapidement de la bonne marche de mon pupitre de contrôle. Les dix joueurs étaient reliés à moi par un casque total leur englobant la tête. Celà avait l'air de fonctionner... Je commandais, de mon fauteuil, au moindre de leurs gestes.
" Le principe du jeu, annonçais-je à l'adressse de ma compagne, consiste à amener mes joueurs en position de lancer la balle d'acier de 3 kgs dans la zone hors-gravité du centre de la sphère. Pour se faire, tous les coups me sont permis, y compris celui qui consiste à précipiter mes adversaires hors zone gravitique. A charge pour l'autre driver d'esquiver les coups ! Mais voilà ! Cela va commencer, regarde bien !"
Je plaçais mes dix hard-ballers aux différents points stratégiques de la Sphère. Le meneur de Jeu tira la première balle à destination du capitaine adverse, tiré au sort avant l'engagement. Dès réception de la balle, celui-ci bondit vers le centre tentant, assurément, un K.O. d'entrée de jeu. Mes réflexes jouèrent vite, très vite. Deux de mes Seconds Cercles s'envolèrent littéralement vers lui. Le premier le percuta de plein fouet tandis que l'autre recueillait la balle à deux mains. L'action nous avait déportés vers l'extérieur de la Sphère. Je lançais ma prise vers mon Premier Cercle, que j'avais eu la prudence de démarquer en zone limite de hors-jeu.
Un joueur adverse vola précipitamment vers mon Numéro 1 et manqua de peu l'interception. Ce faisant, il fit dévier la balle qui vint s'écraser sur le visage de mon Numéro 1. Du sang gicla qui s'aggloméra aussitôt en une multitude de petites boules, suspendues tout autour de son visage. J'eus le réflexe heureux, afin de ne pas perdre la balle, de lancer mon Arrière en parade. Il se saisit de la balle et la renvoya instanément vers un de mes Troisièmes Cercles qui n'eût alors qu'à ajuster son tir. Hélas ! Au moment précis où il allait lancer la balle vers le Centre de non-gravité, mon adversaire d'Altaïr lui envoya deux Demi-Cercles Extrêmes qui le percutèrent tous deux violemment. Je perdais ainsi la balle et un autre joueur, car celui-ci avait perdu son casque dans le choc. Actionnant ses rétro-dorsales, il se précita vers le sas des vestiaires. Je me retrouvais à huit contre dix. Il allait falloir faire preuve d'imagination !
Mais la partie allait tourner court, hélas, pour moi, mon Capitaine, à la suite d'un mauvais commandement de ma part, reçut la balle dans les reins, ce qui le tua net. J'étais tout à fait incapable de continuer, ne pouvant plus me concentrer sur mon pupitre. J'allais demander une interruption de partie, lorsque mon adversaire parvint au Centre, après une série merveilleuse de passes en retrait.
J'étais vaincu, et avec moi le Système Solaire. Je m'affalais dans mon fauteuil, défait et déçu. Rani ne comprenait pas, ou comprenait trop !
Les jours passèrent, après cette cuisante déception. Le Conseil Planétaire n'avait guère apprécié cet échec. Il considérait avoir perdu la face aux yeux de tout l'Empire Galactique. Je perdis mon Haut Emploi aux Services de l' Energie et me retrouvai bientôt Second Assistant au Département des Lignes Nouvelles. Rani m'avait été retirée, sous de futiles prétextes. Mac Cord, à qui j'avais fait apppel au nom de notre amitié, ne pût, à ce qu'il prétendit, rien faire pour moi.
Il vint un soir, pourtant, me rendre une brève visite à mon domicile.
"J'ai une bonne nouvelle pour toi, me prévint-il, en manière d'introduction. On te propose de te racheter !
- Comment ? - fis-je, sceptique
- Tu as été retenu pour la nouvelle phase du Championnat Inter-Zones Galactique.
- Vrai ? On m'offre une seconde chance ? Parle, vite !
- Tu as été désigné pour prendre la place de Zavo ! Tu es promu Capitaine de l'Equipe Première du Système Solaire ! Dépêche-toi d'acheter un casque à tes mensurations...