Première mise en ligne 19 Juin 2009

Edité dans mon recueil "Mots à Maux"

Edité par TheBookEdition

Espace, infinie solitude,
Eternité froide à jamais,
Silence de cette multitude
Qu'on ne peut que contempler.

Frontière sans limite,
Où le temps se compte
En Vitesse, que la Lumière
Dans des gouffres précipite ...

Insondable non-être
Où la raison renonce,
Que le calcul escompte
Sans jamais le trouver ...

Novae, quasars, pulsars mystérieux,
Trous noirs sans objet
Que refusent nos yeux,

Espace, Matière de l'Univers,
Continuum ouvert
A tous nos rêves, à nos prières,

Suis-je bien une partie de toi,
Reviendrai-je en ton endroit ?

Mêlerons-nous nos solitudes

En une seule multitude ?

Cela aurait pu changer ma vie,

Quand ses yeux bleus, sur moi posés,

Éveillèrent en moi envie

D’amour, tendresse, éternité.

Divins desseins n’ont pas voulu

De nos deux êtres n’en créer qu’un !

Nous ne nous sommes jamais revus,

Jusqu’à ce jour, sans lendemains…

Au bras de Lui, toujours si belle,

Elle s'étonna «Oh, c'est toi ?»,

Alors que moi, sous regard d’Elle,

Je pensai «La revoir, ô joie» !

La vie tourna vite la page,

Elle à ses amours, moi, très sage,

Basculant, comme dans la peur,

Vers des matins sans joie ni heur.

Les années furent bien longues,

A rechercher ma destinée,

A m’accrocher becs et ongles,

A ces très belles, en qui trouver

Un amour, comme tous en rêvent,

Compagne chérie, tant aimée

Que mes soucis, quoi qu’il advienne,

Soient secondaires et ignorés.

Ô apprendre à ne plus aimer,

Surtout apprendre à oublier,

En être venu à confondre

Qui est la proie et qui est l’ombre…

Quel mauvais génie a osé

Un tel vilain sort me jeter,

Que je n’aie pas pu éviter

Avec rien, me retrouver.

Rien, c'est-à-dire, sans regard,

Rien, c'est-à-dire, par hasard.

Etre là, que l’on ne me voit,

Parler et n’entendre que moi…

N’être, ou à peine, écouté

Par hasard, quand silence est fait.

Penser que demain, et toujours,

On me tienne, à jamais, pour

Celui ou celle qui va payer

De n’avoir su intéresser !

Il en va ainsi de ces gens

Qui n’aiment que, bien avant

Que de considérer l’avis

D’autrui, jouir de ce qu’ils disent

Surtout eux et leurs bons amis…

Que faire, que rendre sa chemise ?

Quand on essaie de dire Je T’aime

Qu’on ne vous réponde pas même…

Oublier le sens d’amour,

Apprendre à le taire, pour toujours.

  Je ne m’en souviens pas bien…

C’était comment, et c’était où ?

Je ne m'en souviens pas de tout,

Elle était qui, et quoi pour moi ?

Je m'en souviens très peu...

Juste ses yeux, qui étaient bleus.

La douce chaleur de ses mains,

La blondeur de ses cheveux,

Les aurais-je donc inventés,

Ou tout cela était-il vrai ?

Je ne l’ai pas vraiment cherchée,

Ou si peu, en mes souvenirs,

Car rien n’aurait échappé,

A mes soupirs, à mes désirs…

Je ne m’en souviens pas bien,

Était-ce donc en cette vie

Ou dans une autre, en Utopie ?

Et pourquoi la question poser !

Puisque je dois me réveiller…

Elle ne sera plus qu’un visage,

Un souvenir, très vague image ?