J'avais écrit ce petit poème pour fêter les 30 ans
d'une Association à laquelle j'appartiens, le MAS ou Lien.
Elle a pour vocation de réunir les "anciennes ouailles"
des paroisses qu'a eu en charge un prêtre de mes amis.
Mais ce petit poème aurait pu s'adresser à une personne, non ?

Avoir trente ans, ô le bel âge !
Vieillir si loin, vieillir si bien,
Des années, ignorer l'outrage,
Et se parer du nom de Lien !

Qui eût parié un seul centime
Que trente années auraient sonné
Depuis ces temps, quand nous partîmes
Et que nous fûmes dispersés ?

Voici que ce Lien nous rapproche
Alors que, par le passé,
Ne connaissions comme êtres proches
Que ceux de la rue, du pâté !

Mais quel miracle y eût-il là,
Tout au bout de ces trente années,
Pour rassembler ceux qui, hélas,
Entre eux n'avaient jamais parlé ?

Quelle alchimie, quel égrégore
Quelque pasteur a-t-il usé
Qu'aujourd'hui, encore et encore,
Nous aimions tant nous rassembler ?

Et si c'était cela, l'Amour,
Cette attention de tous les jours,
Depuis trente ans, sur nous, posée,
Nouant des liens, très fort serrés ?

P.F.J.

Ce fut une erreur humaine, erreur tout de même !
Un Dieu dormait, oublié, comme ignoré
De ceux-là mêmes qui disaient "Comme je t'aime "...
De ceux qui, leur vie lui avaient toute vouée.

Et les Temps passèrent, depuis ces jours maudits.
Le torrent des siècles déferla sur eux.
Les femmes enfantèrent en vain, enfants proscrits,
Descendance mauvaise, haine dans les yeux.

Et ces fils du Mal, les Apôtres du Malin,
S'adonnèrent alors à tous les maux, aux guerres...
Fraticides, voleurs et violeurs enfin,
Leur vie, alors, ne fut qu'horreurs et adultères.

Et, lorsqu'Un des leurs voulut montrer le chemin
Vers la paix, vers l'Amour et la fraternité,
Sur une croix Le hissèrent au petit matin
Et ils Lui plantèrent une lance au côté !

Vingt et un siècles après, les Hommes ont-ils renoncé
A s'écouter, se comprendre et enfin s'aimer ?
Faudra-t-il qu'Un Autre sorte de la mêlée,
Qu'Il parle d'Amour et soit de tous écouté ?

Le Dieu endormi, que tous avaient oublié,
Pourra-t-il reparaître en Ses Divins Atours,
Pourra-t-il alors révéler son nom passé,
Nous dira-t-il enfin que ce nom est Amour ?

P.F.J.

Le temps paraît enfui des amitiés anciennes,
Qui remontent en mémoire et bousculent ma vie.
Mes amis j'ai perdus qu'à peine retrouvés,
Mes souvenirs gâchés, car les voilà ravis
Par un bilan maudit des fautes à payer.
Le temps semble se retourner sur lui-même.

P.F.J.

A toutes et tous les poètes qui hantent ce domaine


Oh ! Le plaisir de versifier !
Que l'on sy laisse trop pencher,
Et l'on en fait tout un livret...
Vers et pieds naissent sous nos doigts,
Comme magie, instant de joie
Qui donne corps à nos émois,
Agissant telle une musique,
Pensées en ordre mélodique,
Par quels mystères alchimiques ?
Mots d'amitié ou mots d'amour,
Ceux de tendresse auront leur tour,
Parraissant être des Toujours !
Si, hélas, la rime est manquée,
Faut-il donc tout recommencer,
Ou faire comme Hugo Rimadé ?

P.F.J.

Avertissement important ! Ceci n'est pas une harangue à l'encontre de quelque peuple que ce soit ! C'est lors d'un voyage en Afrique que j'ai assisté à la mort d'un petit âne, encore bâté, sur qui des enfants ignorants la pitié due à une bête, assénaient de violents coups pour le faire se relever... Il en est mort sous mes yeux ! Cela m'a inspiré ce cri de douleur en vers...

Au baiser chaud de l'Orient,
Sous les regards indifférents
De ceux de là, de leurs enfants,
Pauvre bête, encore bâtée,
Etendue morte, sur le côté.
Petit âne gris, quels regrets
Crois-tu pouvoir leur inspirer ?
Toute une vie t'avoir battu,
Insulté, mené dans les rues
Des médinas, kasbahs suantes.
Comme l'Autre et sa Rossinante,
Te conduisirent au moulin,
Au souk malpropre à l'air d'étain.
Ton cuir blessé, au sang séché,
Aux mouches offert sans pitié,
Toi tu n'étais que marchandise.
Vraiment faut-il qu'on le précise...
Des deux qui était l'animal,
Qui à l'autre faisait-il mal ? 
Dors, petit âne, repose bien,
Dieu reconnaitra les siens.

P.F.J.