Arbres dont le feuillage se pare de teintes mordorées,
Une symphonie de couleurs, du vert émeraude au jaune doré,
Tout en passant par le rouge,l'orange, le marron cuivré,
Occasion révée pour des balades en forêt, seul ou accompagné...
Marcher dans les bois, et joindre l'utile à l'agréable en ramassant des noix !
Nature, tu nous apportes tant de plaisirs et de joies,
Espoir sans cesse renouvelé d'une belle journée...

Marilou  

marilou.duprat467@gmail.com  

Incroyable accident de kite surf...

Pêché comme "à la mouche"...

Vraiment pas de chance

... et quelle peur !

Re-édition (pour le plaisir)

 
Le grand feu de bois crépitait joyeusement et lançait alentour ses feux dansants. Les plus jeunes guerriers, enhabits de fête, faisaient revivre les temps anciens en se dandinant en cercle autour du brasier. Leurs ombres,projetées dans la nuit noire par la lueur du feu, sautaient d'un teepee à l'autre, fantômes irréels surgis du fonddes âges. Les plus anciens, assis en cercle autour d'un tambourin, psalmodiaient d'antiques mélopéees au rythmelent du vent dans les feuillages. Les squaws serraient contre elles les papooses aux yeux gonflés de fatigue,tandis que les jeunes filles riaient entre elles en lançant de furtifs regards aux guerriers ivres de danse et dela chaleur du foyer. Une longue colonne de fumée semblait se perdre au loin, au firmament étoilé.

Quand, tard dans la nuit, les danses s'arrêtèrent, tous, sans mot dire, nous regagnâmes nos couches à la recherched'un sommeil réparateur.Au matin, je finissais d'ajuster ma coiffure de plumes d'aigle, lorsque Zuya-Ile parut sur le seuil de mon wigwam.


Il était un ami de toujours, un véritable ami sur qui je pouvais compter en toute circonstance. Quand nous n'étionsencore que tous jeunes guerriers, presqu'encore des papooses, j'aimais à aller chasser en sa compagnie, dans lagrande ruine désaffectée. Il était habile à piéger le chien-errant ou le rat malin. Son arc était infaillible et samain experte maniait le coutelas d'une manière que beaucoup lui enviaient. Il avait à peu près mon âge. En fait, ilne savait pas exactement quand il était né... Ses parents avaient péri dans la Grande Famine et il ne survécut quegrâce aux soins que ma mère lui avait prodigués. Elle l'avait élevé comme son propre fils, de sorte que lui et moinous aimions comme deux frères.

Wahca-Ska-Win, ma femme, lui portait une affection égale.


Elle était prête depuis les premières heures du jour. Elle avait revêtu une tunique de cuir clair ornée de perlesbleues et blanches qu'elle avait elle-même cousues de ses fins doigts bronzés. Sa longue tresse noires'enorgueillissait d'une touffe de plumes blanches, du duvet de hibou apparemment. Très tôt, elle avaitconfectionné la bouillie de marrons roses qui allait servir de base à notre repas de fête. Toute la tribu était eneffervescence pour ce grand jour qui s'annonçait. Les enfants du village participaient à la joie générale sans biencomprendre la portée de l'évènement. Il y avait bien des lunes que nous attendions ce grand moment.

C'était un peu,pour nous, une revanche sur le passé... La race "rouge", pourchassée, décimée par la hargne, le racisme et la convoitise des Blancs, avait payé un lourdtribut au modernisme, à sa culture transformatrice, à son expansionnisme boulimique. Des peuplades noiresd'Afrique, parmi les plus primitives, avaient elles-aussi bien résisté à la Grande Dévastation. Notre héritageancestral nous avait préservé des excès de l'urbanisation outrancière du siècle passé. Nous allions fêter, nonseulement l'avènement du Vingt Deuxième Siècle, mais aussi la victoire des minorités ethniques sur l'effondrementde la civilisation occidentale !

- Wambdi-Ho-Guaste, mon frère, il se fait tard, me dit Zuya-Ile, il est temps de partir..."

Nous sortîmes tous trois du Teepee et contemplâmes longtemps le soleil levant qui colorait de ses rayons bienfaisants les ruines immenses de Manhattan.

Notes de l'auteur : Les noms que portent les protagonistes de cette histoire imaginaire sont de véritables noms Cheyennes, et les situations & rites sont authetiques. Les Cheyennes étaient une des plus évoluées des civilisations "indiennes" et connaissaient l'écriture !

Vivre pour vivre,
Vivre pour quoi ?
Pour être libre,
Pour être quoi ?
Pouvoir dire
Enfin, je suis libre,
C'est à dire je suis seul(e) ?
Ajouter une page au Livre,
Jusqu'au jour que Dieu veuille ?
De ces pages que l'on tourne,
Comme dit le Poète,
Sans pouvoir les relire
A peine que tournées,
Et qu'arrive la dernière,
Celle au goût des regrets ?
Et qu'y a-t-il de pire,
Si la toute première
Porte au mot Liberté,
A côté de Tendresse,
"Nota bene, caresses
Seulement Jours de Fête" ?
De ces pages que l'on tourne,
Faut-il en rajouter,
Ou le Livre refermer ?

"Dans toutes les larmes s'attarde un espoir"

Simone DE BEAUVOIR