Les Chants mêlés 16
Chant V
Premier couplet
Bientôt midi ! Dominique prit son téléphone, posé sur son bureau, et fit le numéro d’appel de Françoise… La douce voix de la jeune femme lui ravit l’oreille lorsqu’elle demanda :
« Oui ? Qui demandez-vous ?
- Bonjour – fit Dominique en changeant sa voix – Je désirerais parler à Madame Françoise Grazzioli, s’il vous plaît…
- Oui, de la part de… ?
- De quelqu’un qui aimerait l’inviter à déjeuner !
- Dominique, c’est vous ? Quel sacré farceur vous faites !
- Alors ? Vous êtes d’accord ?
- Oui, bien entendu !
- Même heure même place que l’autre fois ?
- Cela me convient… à tout à l’heure ! »
Et, comme convenu, Françoise et Dominique se retrouvèrent au même restaurant que le « fameux » mardi… Ils étaient là comme s’ils avaient fait cela depuis très longtemps. Habitude déjà prise, Dominique commanda un apéritif que Françoise accepta de bon cœur.
« Alors – fit-elle – de quoi parlons-nous aujourd’hui ?
- De vous… ?
- Ah, non ! Pas encore de moi !
- Mais c’est exactement ce qui m’intéresse…
- Et le tennis ? Cela vous intéresses-t-il ? Ce soir, je sais que vous serez là, avec André.
- Oui, il me l’a demandé il y a quelques jours.
- Et vous y allez ?
- Ben oui, je crois…
- Vous croyez ou vous en êtes sûr ?
- Mais, c’est une enquête de Police que vous menez là !
- Eh bien, c’est pour arriver à vous dire que je n’y serai pas ! »
Dominique faillit s’étouffer avec sa gorgée de vin cuit.
« Ah, non, ne me faites pas ça !
- Tout d’abord, voulez-vous que nous arrêtions ce vouvoiement qui nous met à bonne distance l’un de l’autre ?
- Oui, je ne demande pas mieux… Mais, pour quelle raison ne viendriez... ne viendrais-tu pas ce soir ?
- J’ai tant à faire à la maison ! J’ai des montagnes de calculs à revoir, et je voudrais que cela soit fait pour une réunion très importante, demain après-midi…
- Allons, ne me fais pas ça… S’il te plaît ! Ne peux-tu remettre ces calculs à plus tard ?
- Bon, écoutes-moi bien. Je vais faire un effort. Je viendrai jouer, mais ne partirai pas au-delà de vingt-deux heures ! Cela te convient-il ?
- Oh, oui… Cela me convient tout à fait.. ; »
Le repas se déroula ainsi, de questions en réponses, sur des thèmes pris au hasard, mais qui, curieusement, répondaient à des critères que tous deux affectionnaient ! Ils se quittèrent, cette fois encore, avec une chaleureuse, très chaleureuse poignée de mains… Dominique eût du mal, d’ailleurs, à lâcher celle de Françoise qui dut quasiment la retirer de force !.
à suivre...
P.F.J.